J 1 - Lundi 12 août 2024 Paris – BishkekDans l’après-midi, envol pour Bishkek (avec escale). Repas et
nuit en vol.
J 2 - Mardi 13 août 2024 Bishkek (800 m)Arrivée matinale, accueil et transfert à l'hôtel. Fin de matinée libre.
Après le déjeuner, en ville, début des visites de
Bishkek, la capitale de la Kirghizie. Si des fouilles archéologiques ont permis de découvrir des traces d’habitat au Ve millénaire avant notre ère sous le site de la ville actuelle, ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du Ier millénaire de notre ère qu’une première ville se développe en tant que petite étape sur l’une des branches secondaires du réseau de routes de commerce appelé communément Route de la Soie. Dévastée par les troupes mongoles au XIIIe siècle, la région ne se relève pas comme site urbain avant le début du XIXe siècle lorsque les Khans de Kokand construisent un fort, Pishkek (1825), pour protéger la route caravanière entre Kashgar et Tachkent. En révolte contre les Khans, des tribus Kirghiz font appel aux Russes qui en profitent en 1862 pour prendre le contrôle du Ferghana et six ans plus tard des régions qui deviendront la Kirghizie. Le Fort de Pishkek est détruit en 1868 et remplacé dix ans plus tard par une ville majoritairement russe sous le nom de Pishkek sous les Tsars, puis de Frounze durant l’époque soviétique. A la chute de l’URSS en 1991, la Kirghizie accède à l’indépendance ; la ville est rebaptisée Bishkek. Elle sort alors de sa léthargie, se modernise rapidement et devient le centre de nombreuses convoitises, américaines, européennes, chinoises lorsque les rivalités géopolitiques et économiques reprennent leur activité au cœur de l’Asie centrale.
Au cœur de la ville, la
Place Ala Too, ex-place Lénine, est à la fois un centre politique, administratif et culturel qui a été remanié après l’Indépendance. Emblème national, une statue monumentale de
Manas, héros national légendaire des Kirghiz, y est érigée. Le côté sud de la place est occupé par le
Musée national d’Histoire ; visite de ce musée comme introduction au voyage avant d’assister à la
cérémonie de la relève de la Garde qui a lieu chaque soir sur la place.
Dîner à l’hôtel.
Nuit à Bishkek. J 3 - Mercredi 14 août 2024 Bishkek – Navekat – Ak-Beshim – Burana – Kochkor (1.770 m ; 230 km)Départ le matin vers la vallée de la Tchouï pour une matinée archéologique vers quelques sites qui furent importants avant le passage destructeur des troupes mongoles au début du XIIIe siècle. À proximité du village de Krasnaya Rechka, visite des
ruines de Navekat (Unesco). Construite au VIe siècle sur une grande plateforme de terrassement, la citadelle surplombait la ville qui comptait un
shahrestan (centre administratif et économique) entouré de murailles en terre, un monastère bouddhiste, un temple zoroastrien, une église nestorienne, un quartier d’ateliers (forges, joailleries, cuir, frappe de monnaie, etc.) et d’importants faubourgs. Elle fut une étape importante sur un des axes des Routes de la Soie.
Continuation vers Ak-Beshim où se trouvent les
ruines de l’ancienne Suyab. Du VIIe au Xe siècles la ville passa sous le contrôle du khaganat des Turks occidentaux, puis des Türgesh et des Qarluq avant d’être incluse dans le khânat karakhanide à la fin du Xe siècle. Au moins deux monastères bouddhistes et une église ont été révélés par les fouilles.
Après le déjeuner, visite un peu plus loin de l'
ancienne capitale d’été karakhanide de Burana / Balasoghun(Xe-XIe siècles), puis des Qara-Khitan / Qara-Khitaï (XIIe-XIIIe siècles), dont il reste un
beau minaret, épargné par les troupes mongoles au XIIIe siècle, et une collection de pierres inscrites ou sculptées (
balbal). La ville avait été fondée au début de notre ère par des commerçants sogdiens avant d’être supplantée par Navekat. Elle fut reconstruite par les Karakhanides qui se convertirent à l’islam sans pour autant combattre le bouddhisme ni le nestorianisme. En fin d’après-midi, en remontant toujours la vallée de la Tchouï, beau trajet pour atteindre
Kochkor, un gros bourg rural dans une région à la fois agricole et d’élevage, carrefour et étape au cœur d’un défilé entre le Terskey Ala-Too et le Kyrgyz Ala-Too, les deux chaînes orientées est-ouest qui divisent le pays en une partie septentrionale et une partie méridionale. En arrivant, visite du
cimetière, l’un des plus spectaculaires du pays.
Dîner à l’hôtel.
Nuit en auberge à Kochkor. J 4 - Jeudi 15 août 2024 Kochkor – lac Issyk Kul – Cholpon Ata (1.620 m ; 160 km)Matinée consacrée d’abord à l’archéologie locale de
Kochkor. Visite avec un archéologue local du
mausolée de Kök-Tash, récemment découvert (2017-2018), qui, jusqu’à présent, est un
rare exemple connu de mausolée enterré dans la région. Il est considéré comme datant de l’époque des
Qara-Khitaï (1124-1218), dynastie ayant fondé un vaste empire s’étendant de la mer d’Aral aux confins de la Mongolie et de l’Altaï aux confins du Tibet. Leur capitale fut Balasoghun. D’origine mandchoue, bouddhiste en partie sinisée, cette dynastie régnait sur une population cosmopolite liao (mandchoue), chinoise, turcique (islamisée, bouddhiste ou chrétienne-nestorienne) relevant de plusieurs grandes tribus de Türks orientaux et Türks occidentaux, et tadjik (musulmane). Continuation vers des rochers comportant des
inscriptions runiques comptant parmi les premières inscriptions en langue turque, puis des
kourganes (tumuli funéraires) dont les plus anciens dateraient de la
culture d’Andronovo (âge du Bronze).
Retour en ville et visite du
musée local et d’un
atelier communautaire de shyrdak, tapis traditionnels en feutre rehaussés de nombreux motifs colorés. Déjeuner en auberge locale ou chez l’habitant, et continuation du trajet dans l’après-midi pour rejoindre le
lac Issyk Kul à Balikchi par les
gorges de la Chui. Continuation par la rive nord du lac vers Cholpon Ata.
Dîner à l’hôtel ou en ville.
Nuit à Cholpon Ata. J 5 - Vendredi 16 août 2024 Cholpon Ata (1.620 m)Déjà importante station de vacances (baignades et randonnées) à l’époque soviétique,
Cholpon Ata a fait sa reconversion vers un tourisme plus international sans passer pour autant au tourisme de masse.
Visite le matin du
musée (archéologie locale, ethnologie) et du
parc aux Pétroglyphes, gravures rupestres sur rochers qui sont datées de la seconde moitié du premier millénaire avant notre ère et généralement attribuées à des groupes Saka (Scythes orientaux) et/ou Wusun. Ces rochers sont répartis sur une superficie assez grande sur le piémont de la chaîne du Küngöy Ala-Too qui domine le lac au Nord et fait frontière avec le Kazakhstan.
Déjeuner en ville et visite du
Rukh Ordo, un centre culturel pluriconfessionnel également dédié à l’
auteur national kirghiz Chinggis Aitmatov (1928-2008). Possibilité dans l’après-midi de s’exercer à la baignade dans les eaux « chaudes » du lac. Second plus grand lac de montagne du monde (après le Titicaca), le
lac Issyk Kul (
Le Lac aux eaux chaudes) est une véritable mer intérieure (182 km de long et 61 km au plus large) à 1.608 m d’altitude. Si sa profondeur maximale reconnue est de 702 m, les Kirghiz considèrent qu’il n’a pas de fond et qu’il est en contact avec le centre de la Terre, d’où sa température relative qui fait qu’il ne gèle jamais ! En fait, il s’agit bien d’une mer intérieure, un bassin endoréique sans sortie, son niveau étant régulé par l’évaporation.
Dîner à l’hôtel ou en ville.
Nuit à Cholpon Ata. J 6 - Samedi 17 août 2024 Cholpon Ata – Karakol (1.770 m ; 155 km)Départ vers la rive orientale du lac. Arrêt au
village d’Ananyev, fondé vers 1890 par des Cosaques. Le village garde encore une petite communauté russe ainsi qu’une autre dungan (dzoungare) ; visite de l’église orthodoxe et de la mosquée. Second arrêt à proximité du village de Frunze où sont encore visibles des kourganes saka (scythes, âge du Fer) ou Turks (début Moyen-âge). Une légende veut que, dans ces environs, l’apôtre Matthieu ait été enterré ; un centre de pèlerinage actif s’y développa tout au long du Moyen-Âge et au-delà et des monastères arméniens et orthodoxe furent installés mais furent détruits en 1916 lors des soulèvements anti-Russes.
Court trajet vers le
haras de Tepke où sont élevés quelques-uns des meilleurs chevaux de Kirghizie, gagnants de nombreuses courses en Asie Centrale. Déjeuner à la ferme et
visite du haras (écuries, animaux, jardins d’arbres fruitiers).
Court trajet jusqu’à
Karakol, ville fondée par les Russes en 1869 entre le lac et les Monts Célestes (Tien Shan) comme étape importante pour le commerce avec la Chine, mais aussi pour appuyer l’avance russe en direction du Tibet et du Xinjiang lors du Grand Jeu. Peu après sa fondation la ville reçut une population Dungan (Mongols / Oïrats musulmans) qui fuyait les répressions chinoises. Visite en arrivant de la
cathédrale orthodoxe, construite en partie en bois, et de la
mosquée dungan (
si autorisation) dont l’architecture mixte des éléments musulmans d’Asie centrale et des éléments chinois. Enfin,
petit tour dans le bazar.
Dîner à l’hôtel ou en ville.
Nuit à Karakol. J 7 - Dimanche 18 août 2024 Karakol – Tamga / Barskon (2.200 m ; 120 km)Visite tôt le matin du marché dominical aux animaux, puis en fin de matinée, visite du
musée Prjevalski consacré à cet explorateur, botaniste, zoologue et espion qui mourut dans la ville en 1888 … et qui donna son nom à un petit cheval sauvage d’Asie centrale aujourd’hui à peine sauvé de l’extinction.
Déjeuner en restaurant de ville puis départ pour un court trajet le long de la rive Sud du lac Issyk Kul pour atteindre la
petite vallée de Jety Oguz. Remontée de cette vallée sur quelques kilomètres, jusqu’aux
falaises rouges des « Sept Oguz » ou des « Sept Taureaux » qui rappellent une rivalité légendaire entre deux rois qui aimaient la même femme. Promenade à travers le village et dans le canyon voisin. Retour vers la route principale et visite du
petit musée de Jety Oguz à Orgochor (si ouvert) où il sera question de clans Kirghiz, du héros Manas, d’un alphabet inconnu … Continuation jusqu’à Tamga ou Barskon.
Dîner et nuit en maison d’hôte (confort simple). J 8 - Lundi 19 août 2024 Tamga / Barskon – Bokonbaïevo (1.750 m ; 170 km)Court trajet le matin en suivant la rive Sud du lac Issyk Kul pour atteindre la vallée de Barskoon. Puis excursion dans cette vallée, d’abord jusqu’à la belle cascade de Barskoon, puis jusqu’au plateau d’Arabel et les cols de Barskoon (3.819 m) et Suyek (4.010 m) pour profiter des beaux paysages d’altitude de cette vallée et de la chaîne du Terskey Ala-Too. Déjeuner pique-nique en altitude et retour sur la route principale au bord du lac et continuation le long de la côte sud-occidentale du lac.
Dîner inclus.
Nuit en auberge ou en campement de yourtes vers Bokonbaïevo. J 9 - Mardi 20 août 2024 Bokonbaïevo – Tash Bashat – Naryn (2.040 m ; 170 km)Après le déjeuner, route de montagne pour rejoindre Naryn en franchissant dans un paysage assez désolé la chaîne du Terskey Ala-Too puis une large vallée et un second chaînon avant de descendre dans la
vallée de la Naryn à Tash-Bashat.
Déjeuner en restaurant local et continuation dans l’après-midi jusqu’à
Naryn. Cette ville (50.000 hab.) a la particularité d’être la plus froide du pays ; même en août il est conseillé d’avoir de quoi se protéger des vents ‘frais’ qui s’engouffrent dans la vallée. Resserrée par l’étroitesse de la vallée de la Naryn, la ville s’étend sur plus de 15 kilomètres. Fondée par les Russes à la fin du XIXe siècle comme place militaire, Naryn devint une ville minière à l’époque soviétique mais ces activités ont cessé après l’indépendance car jugées non rentables dans le cadre de l’économie de marché. Promenade en ville, visite du petit
musée local et de la récente
mosquée Bleue (extérieur).
Dîner à l’hôtel ou en ville.
Nuit à Naryn. J 10 - Mercredi 21 août 2024 Naryn – Koshoy Korgon – Tash Robat (3.530 m ; 115 km)Départ le matin vers les hauts plateaux de type ‘pamirs’ (même s’ils n’en portent pas le nom) qui furent traversés, des siècles durant, par les caravanes qui, depuis la Sogdiane et le Ferghana, venaient franchir les Tien Shan pour atteindre la Kashgharie. De nos jours, les chameaux et chevaux ont été remplacés par les camions, mais cette route qui franchit le col de Torugart (3.752 m) entre la Kirghizie et la Chine est redevenue un axe important depuis l’indépendance, de nombreux Kirghiz allant faire leurs emplettes à Kashgar. Au départ de Naryn, la route franchit le Naryn Ala-Too au
col de Kyzyl-Bel (2.484 m) pour redescendre dans les alpages de At-Bashit. Peu après ce petit bourg, arrêt à
Kara-Suu pour voir les
ruines de la citadelle de Koshoy Korgon qui abrita une garnison et une petite ville karakhanide du Xe au XIIIe siècle avant qu’elle ne soit détruite par les troupes mongoles. Une légende locale attribue cependant ce lieu à un mausolée construit par le héros Manas pour son ami Koshoy.
Continuation en direction du Torugart avant de bifurquer dans le
canyon et la vallée du Kara Kojon où se trouve le
caravansérail demi-enterré de Tash-Robat. Visite du caravansérail (XVe s.) situé à l’emplacement d’un ancien monastère nestorien du IXe s. qui servait déjà de halte pour les caravaniers.
Dîner inclus.
Nuit en yourtes à Tash-Robat (yourtes collectives, confort simple). J 11 - Jeudi 22 août 2024 Tash Robat – Naryn – Lac Song-Kul (3.020 m, 190 km)Début de matinée libre avant de revenir à Naryn pour le déjeuner.
Dans l’après-midi, beau trajet pour rejoindre le
lac Song Kul en remontant vers Sarybulak et continuer vers l’ouest via le col et la vallée de Ken Su. Le lac se trouve à 3.013 m d’altitude, au cœur d’un haut plateau entouré de nombreux alpages et barrières montagneuses ; ses eaux s’écoulent par une longue gorge vers la rivière Naryn.
Fin d’après-midi libre pour promenade. Autour du lac, l’été, plusieurs familles de pasteurs nomades viennent faire paître leurs troupeaux (moutons, chevaux, yaks, rares chameaux).
Dîner inclus.
Nuit sous tentes en campement fixe aménagé près du lac. J 12 - Vendredi 23 août 2024 Lac Song-Kul – Suusamyr (2.150 m)Après un petit temps libre pour profiter de la lumière matinale autour du lac, départ pour la vallée de Suusamyr par un trajet de hautes vallées avec alternance de zones arides ou au contraire verdoyantes avec jolis vergers.
Déjeuner en auberge locale à Chaek et continuation à travers des paysages plus resserrés en traversant la chaîne du Suusamyr Ala-Too. Arrêt au
canyon du Kokemeren puis, un peu plus loin, au
mausolée du héros local Kojumkul et au petit musée qui lui est consacré dans le hameau éponyme. Arrivée dans l’après-midi dans la belle vallée de Suusamyr et au village du même nom.
Dîner inclus.
Nuit en auberge ou en camp de yourtes à Suusamyr (yourtes collectives, confort simple). J 13 - Samedi 24 août 2024 Suusamyr – Bishkek (800 m ; 160 km)Départ le matin pour rejoindre Bishkek en franchissant les paysages assez rudes du Kyrghyz Ala-Too, mais le col de Tuu-Ashuu est traversé par un long tunnel (3.200 m) pour revenir dans la vallée de la Tchouï.
Déjeuner en restaurant de ville en arrivant à Bishkek. Installation à l’hôtel et dans l’après-midi, visite du
musée des Beaux-Arts Gapar AITIEV (si les travaux de restauration en cours sont terminés), puis promenade dans le
Bazar Osh, le plus intéressant de la ville.
Dîner à l’hôtel ou en restaurant de ville.
Nuit à Bishkek. J 14 - Dimanche 25 août 2024 BishkekLe matin, visite des deux mosquées récentes, fortement inspirées par l’architecture ottomane, la
Nouvelle Mosquée Centrale Imam Sarakhsi (achevée en 2018) et la
Mosquée Abdulkarim Satuq Bughra Khan(ouverte en 2015) qui porte le nom du premier khan karakhanide qui s’est converti à l’islam en 967. Si, de l’extérieur, ces mosquées sont assez classiques, c’est de l’intérieur qu’on apprécie le mieux tant l’architecture que la décoration.
En fin de matinée, visite de la cathédrale orthodoxe récemment restaurée, l’orthodoxie restant la deuxième religion du pays malgré un exode important de Russes après l’Indépendance.
Déjeuner inclus puis promenade dans le
Parc Panfilov. Fin d’après-midi libre.
Dîner en restaurant de ville.
Courte nuit à Bishkek. J 15 - Lundi 26 août 2024 Bishkek – ParisTransfert matinal à l’aéroport et envol pour Istanbul. Transit et vol pour Paris. Arrivée dans l'après-midi.