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Un clair-obscur afghan, entre rêve et réalité
AFG 50
Du 18 au 31 mai 2025    Départ assuré

Au carrefour de l'Asie Centrale, l'Afghanistan est un pays envoûtant et tragique, au passé prestigieux tout aussi convulsionné que le présent. Nous suivrons les traces des grands conquérants - Cyrus, Darius, Alexandre le Grand, Gengis Khan, Tamerlan - et du fantastique brassage ethnique et architectural qui en est issu, des temples bouddhiques aux citadelles musulmanes du désert. Nous traverserons les oasis jusqu’à la mosquée bleue de Mazar-e-Sharif, près de la frontière ouzb ... lire plus
Votre conférencière
avec Anne-Marie Wirja
Diplômée de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO)
  14 jours
  Voyageurs avertis
  Voyageurs avertis
Vous avez la passion du voyage et vous savez que parfois "la culture se mérite". Aussi, pour découvrir des choses extraordinaires, vous acceptez allègrement l'inconfort de transports aléatoires, les sites difficilement accessibles, l'absence d'infrastructure touristique standard sur certaines étapes ou les hébergements spartiates...
  10 voyageurs max.
Les points forts
  • Caboul, miroir politique et ethnique de l’Afghanistan
  • Top Dara, grand stoupa de l’époque kouchane
  • La Bactriane
  • La Vallée de Bamyan
  • L’un des plus beaux paysages au monde, les lacs Band-e-Amir
  • Les citadelles du désert de l’époque ghûride
  • Ghazni, tremplin de l’expansion musulmane du XIe siècle et naissance d’un art
  • Des mosquées et mausolées éblouissants à Mazar-e-Sharif
  • Hérat, ses fort, medersa et tombes de saints
  • Un groupe limité à 10 voyageurs
Votre itinéraire
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    J 1 - Dimanche 18 mai 2025 Paris – Caboul
Vol pour Caboul avec escale.

Nuit en vol
 
 
    J 2 - Lundi 19 mai 2025 Caboul
Arrivée dans le courant de la matinée. Installation à l'hôtel et début des visites.

Capitale de l’Afghanistan, Caboul a connu la présence de brillantes civilisations : l’empire achéménide, la domination des Grecs et, en raison de sa prospérité, elle vit au XIIe siècle l’invasion de Gengis Khan puis de Babur, qui en fit, au XVIe siècle, son point d’appui pour ses conquêtes en Inde. A leur suite vinrent les Ouzbeks, les Perses mais aussi les Turcs. De majestueuses montagnes entourent la capitale de leur écrin. Mais la merveilleuse cité de jadis a été dévastée par plus de quarante ans de guerre … Pourtant, si elle ne peut prétendre à être belle, elle a une âme, une atmosphère propre. C'est une capitale des paradoxes où les camps de réfugiés coexistent avec des villas clinquantes, alors que la vieille ville lutte, entre poussière, ordures et pollution.

Nous débuterons nos visites en découvrant le Musée de Caboul qui renaît de ses cendres après avoir été ravagé par la fureur des talibans. Un effort exceptionnel a permis de le reconstruire, de restaurer certaines pièces endommagées et d'exposer des collections ou des objets mis à l'abri, qui avaient échappé aux vandales et iconoclastes. Certaines statues provenant de Mes Aynak viennent d’enrichir la collection. Nous continuerons par le marché aux oiseaux fort animé.

Nous terminerons par la Chicken Street. Si la vieille ville a été en partie détruite, les bazars et les artisans demeurent, notamment dans ce quartier qui a conservé la renommée qu’il connut à l'époque hippie.

Nuit à Caboul.
 
 
    J 3 - Mardi 20 mai 2025 Caboul – Mazar-e-Sharif – Balkh – Mazar-e-Sharif (50 km, 2h)
Vol du matin pour pour Mazar-e-Sharif qui joua un rôle essentiel dans l’histoire du pays alors que la proximité de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan lui assura un meilleur développement.

L’incontournable de Mazar, la Mosquée du Vendredi, est un magnifique bijou aux tons bleus. C’est un grand lieu de pèlerinage pour les Afghans car le sanctuaire occuperait l’emplacement de la tombe d’Ali, gendre de Mahomet, que les historiens placent pourtant à Najaf, en Irak. Mais la tradition locale relate que les partisans d’Ali, craignant que les ennemis s’en prennent à sa dépouille, l’auraient placée sur le dos d’une chamelle. Elle aurait longuement erré jusqu’à ce que, exténuée, elle s’arrête à Mazar. A la beauté des céramiques bleues répondent les riches peintures florales de l’intérieur. Et c’est aussi un extraordinaire lieu de vie.

Tout autour de la mosquée un petit bazar anime le quartier. Il est célèbre pour ses bijoux turkmènes et ses tchapanes, longs manteaux portés par les hommes lors des bouzkachi.

Balkh, l'une des plus vieilles villes au monde, point de rencontre de cultures et religions. Zoroastre y serait né, aussi fut-elle le berceau de sa religion. Puis elle fut la Bactres des Grecs, Daxia dans les documents chinois et Bhallika à l'arrivée du bouddhisme. Les Arabes en firent Umm Al-Belaad (Mère des villes). Une telle effervescence politico-religieuse est liée à un emplacement géographique exceptionnel, au carrefour des routes entre l’Iran, la Chine et l’Inde. Elle fut islamisée au VIIIe siècle par les Sassanides et se transforma en grand centre de culture persane, avant d’être embellie par les Ghaznavides et les Seldjoukides. Roumi y naquit en 1207 mais les hordes de Gengis Khan ne l’épargnèrent pas en 1221. Aujourd’hui, elle est la résidence de Pachtounes en terre principalement ouzbèke.

Nous nous attarderons à la Mosquée d’Hadji Piyada ou « Mosquée aux neuf coupoles » (disparues aujourd’hui) qui, datant du IXe siècle, serait la plus vieille du pays, au moment où l’islam y fut introduit. Ses murs, finement rehaussés de stuc, sont en pisé.
Très différente de style est la Mosquée Abu-Nasr Parsa datant du XVe siècle, élevée sur le tombeau d’un célèbre soufi lui ayant donné son nom. Elle est imposante dans son style timouride aux larges iwans et à la coupole côtelée. A côté se tient l’humble tombe de Rabia Balkhi, grande poétesse persane qui fut emmurée vivante. Elle eut le temps d’écrire avec son sang sa plus belle œuvre. De la forteresse Bala Hissar, nous penserons à Alexandre...

Nuit à Mazar-e-Sharif.
 
 
    J 4 - Mercredi 21 mai 2025 Mazar-e-Sharif – Samangan (Takht-e-Rostam) – Tunnel de Salang – Caboul (430 km, 10h)
Longue journée de route mais qui nous permettra de découvrir la campagne afghane, ses steppes et hameaux, sans oublier la traversée de l’Hindou Kouch.

Proche de Mazar se tient le site bouddhique de Takht-e-Rostam datant des IVe et Ve siècles, période au cours de laquelle vivait ici une florissante communauté. Il est composé d’un imposant stoupa de 8m de haut et de 28m de diamètre, taillé dans la pierre et en son sein. Seul le reliquaire dépasse de l’ensemble alors qu’un couloir en contrebas permettait la circumambulation. Sur son côté, plusieurs monastères avaient été excavés, espace partagé entre cellules monastiques et lieux de prière ou d’études.

Ce jour, nous quitterons les territoires du Nord, là où les steppes de l’Asie centrale sont reines pour atteindre les riches plaines vivrières du Sud.
Entre les deux extrêmes géographiques de l’Afghanistan, l’Hindou-Kouch s’étire, un obstacle naturel aux échanges… et le tunnel de Salang, pour changer de monde. Les Soviétiques l’ont percé entre 1963 et 1964 ; il fut maintes fois attaqué, toutes tendances politiques confondues, car il est le verrou de la communication dans le pays.

Nuit à Caboul.
 
 
    J 5 - Jeudi 22 mai 2025 Caboul – Stupa de Top Dara / Parwan – Caboul (150 km, 4h)
La région de Caboul a été la plus explorée par les archéologues, révélant ainsi des vestiges bouddhiques d’une très grande richesse qui illustrent son rôle de carrefour stratégique entre l’Inde, l’Iran, la Chine et l’Asie centrale.
Pour nous y rendre, nous traverserons la région de Bagram, détruite par Cyrus, restaurée par Darius avant d’être rebaptisée Alexandrie du Caucase suite à sa conquête par Alexandre le Grand. Elle fut plus tard la capitale d'été des Kouchans et le couple d'archéologues français Joseph et Ria Hackin y trouvèrent, en 1937-1939, le fameux Trésor de Begram, exposé depuis au Musée Guimet.
Très différemment, de 2001 à 2021, Bagram abrita la plus grande base de l'OTAN en Afghanistan, jusqu'au départ des troupes américaines dans la nuit du 1er au 2 juillet 2021.

Le stupa de Top Dara remonte au temps où Begram était la capitale d’été des Kouchans. La base du monument est ornée de fausses colonnes corinthiennes connues sous le nom de "maçonnerie en couches", composée de fines strates de schiste soigneusement agencées. Le tambour est orné de doubles courbes en forme de « S », qui lui confèrent un bandeau décoratif de 56 niches identiques encadrées d'arcatures arrondies. Chaque niche présente une petite ouverture au centre où pouvaient être fixés des personnages, aujourd'hui disparus. Face à l'est se trouve une niche en arc trilobé où l'on pense que trois représentations du Bouddha auraient été placées. La frise est alignée avec un escalier d'apparat qui fait face à la vallée où se trouvait autrefois la capitale de l'empire. Sa restauration complète fut terminée en 2019.

Retour et nuit à Caboul.
 
 
    J 6 - Vendredi 23 mai 2025 Caboul – Bamyan et environs (180 km, 4 ou 5h)
Départ matinal pour emprunter la célèbre route de Caboul à Bamiyan nommée la « vallée de la mort » avant le retour des talibans au pouvoir. Désormais, le trajet entre Bamiyan et Caboul est sécurisé. La route, sinueuse, avance entre les collines couvertes de végétation, dans un mélange de vert et de jaune. Avant d’atteindre les sites, nous rencontrerons les vestiges de la ville rouge. Les Afghans la nomment Shar-e-Zohak. Construite au VIe siècle puis reprise par les Ghûrides, elle devint une place forte afin de protéger la région. Elle semble avoir été taillée dans la montagne, tant son appareillage ne fait que compléter les défenses naturelles de l’endroit. En 1222, le petit fils de Gengis Khan qui s’apprêtait à l’attaquer y fut mortellement blessé. La vengeance de son grand-père fut terrible, il détruisit toute la vallée.

Nous voici au cœur du territoire des Hazaras, le Hazarajat, posé à 3 000 m sur une zone de hauts plateaux, et veillé par l’altier Hindou-Kouch. Les vallées y sont difficiles d’accès, profondes et peu propices à l’irrigation de sorte qu’envahisseurs comme sociétés d’aujourd’hui passèrent leur chemin, abandonnant son peuple à son triste sort.
La Vallée de Bamiyan (Unesco), drapée dans ses couleurs pastel, déploie son infinie beauté. Gardée de tout son long par d’imposantes citadelles de l’époque musulmane, elle captive les visiteurs. Dans le lit de sa rivière, un lieu mythique accueillait l’une des plus fabuleuses réalisations de l’homme, les fameux Bouddhas, morts en 2001.
Placée sur l’ancienne route qui reliait la Chine à l’Inde, Bamiyan valait pour ses activités commerciales comme religieuses. Foyer de la pensée, les Koushans la firent leur et favorisèrent l’expansion du bouddhisme au Ier siècle ; elle resta un centre de pèlerinage de premier ordre jusqu’au Xe siècle. Mais elle ne résista ni au musulman Mahmud de Ghazni ni au Mongol Gengis Khan… s’en suit alors une longue période de persécutions pour les Hazaras d’obédience chiite.
En 2001, le Mollah Omar à la tête du régime taliban déclara que tout ce qui n’était pas islamique devait disparaître… nous connaissons la suite. Et la deuxième vague de talibans au pouvoir de nouveau est bien présente, muselant tout balbutiement de liberté.

Aujourd’hui, les gouffres béants ont été consolidés par des équipes de l’UNESCO alors que les peintures murales sont aussi en voie de conservation. Elles étaient placées dans des grottes-ermitages datant du VIIe siècle ainsi que dans les niches abritant les Bouddhas. Le principal de 55 m remontait au Ve siècle alors que la statue secondaire de 38 m était probablement antérieure d’un siècle.
Quant aux visiteurs, ils rêvent de ce troisième Bouddha, qui serait lui couché, et bien caché… Un beau point de vue sur la vallée se trouve au sommet de la forteresse de Shahr-i-Gholghola, première cité musulmane de la province, elle aussi détruite en 1222 par Gengis Khan, qui, s’il avait épargné les Bouddhas, ne fit pas de même envers les hommes, les femmes, les enfants et les animaux. Shahr-i-Gholghola, signifie "la ville des murmures" de ceux qui y ont péri.

Nous poursuivrons vers la Vallée d’Ajdar dite du Dragon. Elément du bassin intra-montagneux de Bamiyan, elle s'ouvre par une gorge étroite au Sud-ouest de la vallée principale, à environ 4 km de Bamiyan. L'extrême aridité, les versants abrupts et rocheux, la marque profonde de l'érosion confèrent au paysage une physionomie particulière. A son extrémité occidentale, le site est délimité par une puissante falaise verticale qui retenait autrefois un plan d'eau qu'un séisme aurait fait disparaître, comme en témoigne la profonde fissure qui barre sa crête dans toute sa longueur. Et là, la légende s’y engouffra…. Ali s’y illustra de nouveau : il aurait tué dans cette vallée un terrible dragon (Ajdar en persan) qui réclamait chaque jour aux villageois un tribut de 300 kg de nourriture, deux chameaux et une jeune fille vierge. Le corps mort et pétrifié du dragon formerait le barrage naturel et la fissure centrale serait la trace du coup du sabre d'Ali, Zulfikar.

Nuit à Bamyan.
 
 
    J 7 - Samedi 24 mai 2025 Bamyan – Chehel Burj – Bamyan (300 km, 10h)
Une escapade d’une journée, de désert métallique en oasis brillantes, de canyons en plaines balayées des vents pour se rendre à Chehel Burj ou Forteresse des Quarante Tours. Elle aussi a été construite sous la dynastie des Ghûrides aux XIIe et XIIIe siècles. Les ruines sont situées dans le district isolé de Yekawalang, entre les montagnes Baba et le lac Betab, formant un paysage austère et captivant.

Aujourd'hui, 34 tours restent partiellement intactes, réparties sur trois lignes de défense. Au sommet de la fortification se trouvent les vestiges de ce qui semble avoir été un donjon intérieur. À l'ouest et au nord-ouest du fort, une série de grottes creusées ressemblent à d'autres établissements bouddhiques de la province de Bamiyan.

Nuit à Bamyan.
 
 
    J 8 - Dimanche 25 mai 2025 Bamyan – Les lacs Band-e Amir – Bamiyan (90 km, 5h)
Nous parcourrons aujourd’hui le Hazarajat dont la magnificence s'impose d'emblée : paysans qui coupent l’herbe dans leurs champs, bœufs qui labourent, enfants à dos d’âne et visages reflétant le patchwork ethnique de l’Asie centrale.
Dans ces falaises de grès où les Bouddhas avaient été excavés, des habitations troglodytiques constituent de véritables villages étirés le long de la vallée. Puis la route fend le désert sillonné par quelques tribus semi-nomades… jusqu’à un extraordinaire éblouissement ! Les mots sont faibles pour une telle merveille : les six lacs se dévoilent progressivement au fil de nos avancées.

Zulfikar, Pudina, Panir, Haïbat, Qambar et Gholaman, tels sont leurs noms. Les deux plus grands sont Zulfiqar – 6km de long – et Haïbat alors que Panir est le plus petit. Nombreux sont les pèlerins à venir se baigner en été dans le lac Haïbat dont les eaux auraient des propriétés miraculeuses. Sur ses berges se trouve le sanctuaire d’Ali.
Voici la jolie légende du site : Il aurait été créé par Ali, gendre et cousin de Mahomet. Rendu furieux par un tyran local, Ali aurait escaladé la montagne et donné un grand coup de pied qui aurait fait tomber des pans entiers de roche. Ainsi serait né Band-e Haibat (le "barrage du courroux"). Puis prenant son sabre, d’un coup suffisant il détacha un autre bloc, créant ainsi Band-e Zulfiqar (le "barrage du sabre"). Un des serviteurs d'Ali, Qambar, aurait aidé son maître à provoquer la chute d'un troisième morceau, donnant naissance à Band-e Qambar. Les esclaves du tyran, aidés d'Ali, créèrent Band-e Gholaman (le "barrage des esclaves"). Une femme ayant offert à Ali un fromage frais, celui-ci l'utilisa pour créer Band-e Panir (le "barrage du fromage frais"). Une fois tout ceci achevé, l'eau retenue par les barrages ne pouvant s'écouler, la rivière se serait asséchée, provoquant l'inquiétude des villageois. Sensible à leurs suppliques, Ali aurait alors tracé avec les cinq doigts de sa main droite les chenaux nécessaires à l'écoulement de l'eau.

Nuit à Bamyan.
 
 
    J 9 - Lundi 26 mai 2025 Bamyan – Ghazni (250 km, 6h de route et piste)
Six heures de route / piste poussiéreuse vers Ghazni qui, pendant la période préislamique, était habitée par diverses tribus adeptes du zoroastrisme, du bouddhisme et de l’hindouisme. Les musulmans arabes y ont introduit l’islam au VIIe siècle et elle fut capitale de l'empire ghaznévide au Xe siècle. Elle joua alors un rôle prépondérant pour l’expansion de l’islam dans le sous-continent. Elle tomba ensuite entre les mains des dirigeants ghûrides puis des Timourides et du sultanat de Delhi, jusqu'à ce qu’elle soit rattachée à la dynastie Hotaki, qui fut suivie par l'empire Durrani de l'Afghanistan moderne.
Perchée sur un haut plateau à une altitude de 2 225 mètres, la ville est dominée par sa citadelle, édifiée au XIIIe siècle, et qui est un chef-d'œuvre en péril. Déjà plus de la moitié des 32 tours d'origine s’est effondrée par manque de fonds pour l’entretenir et du fait de la longue guerre.
Dans le village voisin de Rowzeh-e Sultan, sur l'ancienne route de Caboul, se trouvent les ruines de deux minarets de 20 mètres de haut. Ils furent érigés par le sultan ghaznévide Mas'ud III (1099-1114) et son fils et successeur Bahram Shah (1117-1157).

Aujourd’hui une distance de 600 mètres les sépare, car la mosquée à laquelle ils appartenaient, située au milieu, a disparu. Ils s'élevaient autrefois à une hauteur de 44 m ; leurs moitiés supérieures cylindriques se sont écroulées suite au tremblement de terre de 1902, laissant leurs tiges stelliformes inférieures. Le travail de la brique cuite est raffiné le long de motifs géométriques complexes.
Nous terminerons par la tombe de Mahmud de Ghazna (971-1030), le sultan le plus puissant, le plus cruel et le plus ambitieux de la dynastie ghaznévide. Il envahit dix-sept fois l’Inde pour convertir les infidèles et rapporter des butins d’une telle richesse que sa capitale était éblouissante. Erudit, poètes et penseurs se retrouvaient à sa cour. Sa tombe est située dans le Bagh-e-Firuzi (le jardin de la victoire), le jardin préféré du sultan. Le bâtiment actuel, carré, est surmonté d’un dôme. La tombe est en marbre rehaussée de calligraphies.

Nuit à Ghazni.
 
 
    J 10 - Mardi 27 mai 2025 Ghazni – Caboul (150 km, 6h de route et piste)
Matinée de route pour retourner sur Caboul.

Apaisante et légère est la mosquée Shah-e Do Shamshira ou Mosquée du Roi aux Deux Epées, nichée sur les berges de la Rivière de Caboul. Jaune et bleue, elle est un pigeonnier citadin à ciel ouvert ! Elle fut édifiée en 1920 par Amanullah Khan, l’un des grands réformateurs du pays dans bien des domaines. Sa forme est inhabituelle, italianisante par ses stucs alors que ses multiples niveaux lui donnent un air de baroque afghan. Son nom tout aussi étrange fait référence à un chef de guerre musulman qui fut décapité en ces lieux, une épée dans chaque main, alors qu’il cherchait à détruire un temple hindou.

Mais la véritable paix de l’âme, c’est dans son jardin que la trouvait Babur, notre Timouride qui conquit l’Inde. D’ailleurs, il y repose, auprès d’une mosquée de marbre blanc élevée par Shah Jahan, le constructeur du Taj Mahal. Tracé au XVIe siècle, le jardin fut endommagé par un terrible tremblement de terre, restauré au XIXe, avant que les Soviétiques n’y creusent une piscine ! Il retrouva son vrai visage récemment, grâce à la Fondation de l’Agha Khan.
Babur œuvra aussi à l’embellissement de Bala Hissar, la rude forteresse qui surplombe la ville pour mieux la défendre aux temps anciens. Elle épouse la crête de la montagne et court sur 5 km … et 13 siècles !

En fin d’après-midi, c’est de la colline de Bibi Mahro que nous admirerons les contreforts de l’Hindou-Kouch et la vaste plaine de Caboul.

Nuit à Caboul.
 
 
    J 11 - Mercredi 28 mai 2025 Caboul – Herat
Vol du matin pour découvrir la belle Herat.

Vieille de plus de 5 000 ans, elle est le berceau de la civilisation afghane puisque « tout le monde » y passa…. Cyrus, Darius, Alexandre, Gengis Khan, Tamerlan… elle releva toujours la tête. Troisième ville d’Afghanistan, c’est une oasis dans le désert. Carrefour stratégique, elle vécut longtemps du commerce des fruits, du coton auxquels s’ajoutent aujourd’hui le blé, le riz et la fabrication de tapis de soie. Ses échanges se propagèrent au domaine culturel où poésie, musique et architecture rayonnaient. Creuset ethnique, cohabitent ici Persans, Baloutches, Pachtounes, Hazaras, Ouzbeks et Turkmènes.

Notre première visite de ce jour sera pour un incontournable, l’aimant de la ville, l’un des exemples les plus parfaits de l’architecture musulmane de l’Asie centrale, la Mosquée du Vendredi. On la dit sublime, fière et imposante. Séduits par elle, tous les dynastes la marquèrent de leur empreinte, ghûride au XIIIe siècle et timouride au XVe. C’est ce grand siècle qui transparaît encore aujourd’hui, par le truchement de ses enluminures et faïences émaillées.

La vieille ville est dominée par la forteresse Qala-e-Ekhtiyaruddin. Bâtie au IXe siècle, probablement sur le site de l'antique place-forte dressée par Alexandre le Grand, elle fut plusieurs fois détruite, remaniée, restaurée. Malgré les dommages subis, ses remparts restent imposants et offrent une belle vue sur la ville. Le charme de la ville provient aussi de son dédale de ruelles préservées, de ses maisons aux lourdes portes de bois.
Nous flânerons dans son bazar qui regorge de petites échoppes riches de tous produits. Plus originale encore est la fabrique de céramiques qui pendant des siècles approvisionna les mosquées, tombes et citadelles de la région, y compris celles de Perse. Hormis les conflits, le rude climat afghan et ses extrêmes obligent au renouvellement constant de ces véritables oeuvres d’art.

Nuit à Hérat.
 
 
    J 12 - Jeudi 29 mai 2025 Herat – Caboul
Un autre ensemble architectural emblématique de la ville est celui élevé par Gowar Shad, la reine principale de Shah Rukh, fils de Tamerlan. Cette dame de la noblesse persane déplaça la capitale timouride de Samarkand à Herat en 1405 et fut un soutien prodigue à tous les arts. Sa tombe est une pure merveille, offrant peintures délicates et raffinement du stuc. Elle est située dans l’enceinte de la medersa et musalla édifiées par ses soins et dont il ne reste aujourd’hui que quelques minarets tremblotants… A 5 km du centre se trouve Gazar Gah où repose le saint soufi Khoja Abdullah Ansari qui vécut au XIe siècle. Il était de l’ordre de la Qadirriyah et c’est l’un des lieux saints les plus sacrés du pays. Ses faïences les plus remarquables sont à l’intérieur, d’inspiration chinoise, car le monument fut restauré au XVe siècle par Shah Rukh qui envoya plusieurs ambassades en Chine. C’est ce poète qui disait d’Herat : « Le soleil est là-bas et le rayon ici ; et qui a jamais vu rayon séparé du Soleil ? ».

Nous ne manquerons pas de jeter un œil au très esthétique pont pul-e-malan construit au XIIe siècle par les Seljukides et enjambant la rivière de ses 22 arches.

Vol en début d’après-midi pour Caboul, installation et nuit à Caboul.
 
 
    J 13 - Vendredi 30 mai 2025 Caboul
Sur la colline Maranjan ou la « colline des cerfs-volants », reposent les souverains d’Afghanistan, notamment Zahir Shah qui fut le dernier roi, déposé en 1973, après quarante ans de règne. Il n’eut de cesse de moderniser son pays mais il fut renversé par son propre cousin. Vint le rejoindre récemment, le 25 décembre 2021, sa seconde fille, la Princesse Maryam Begum. Belle vue sur la ville. Nous poursuivrons vers l’un des grands cimetières chiites de Caboul, Karte Sakhi ; c’est ici que fut édifiée une « petite mosquée bleue », deuxième lieu de vénération pour la communauté, après Mazar. Le sanctuaire est décoré de tuiles vernissées dans un style persan néo-safavide et porte de nombreuses inscriptions, notamment des extraits coraniques et de la poésie.

Nous nous rendrons aussi au qabr-e-ghora connu comme « le cimetière des Blancs ». C’est un espace clos adossé à la terreuse colline de Bibi Mahru où reposent les non-musulmans morts en Afghanistan.

Nuit à Caboul.
 
 
    J 14 - Samedi 31 mai 2025 Départ de Caboul
Vol de retour en France ou en Europe dans la matinée
 
  Les informations prévisionnelles concernant le programme, les hôtels ou bateaux, les horaires de transport et le nom de votre conférencier vous sont données ici à titre indicatif et sont valables au 01/09/2024. Les précisions définitives vous seront communiquées au moment de la confirmation du rendez-vous de départ.
Prix et disponibilités

Voyage du 18 au 31 mai 2025 - 14 jours - 7 à 10 voyageurs

TarifsPrix (en euros)
Forfait en chambre double Prix Prestissimo jusqu'au 19 janvier 2025 4 950 €
Prix Presto jusqu'au 23 mars 2025 4 975 €
Prix à partir du 24 mars 2025 4 995 €
 Remise supplémentaire de 3 % soit environ 148 € pour toute inscription entièrement soldée avant le 19/11/2024.
Supplément chambre individuelle Prix Prestissimo jusqu'au 6 février 2025 575 €
Prix Presto jusqu'au 19 mars 2025 595 €
Prix à partir du 20 mars 2025 625€
Sans transportNous consulter
Hébergement

VilleHôtel
CaboulPark Star Hotel 3*
Mazar-e-SharifArsalan Hotel Guest Hotel
BamyanRoyal Hotel 3*
GhazniUranos Hotel
HératSadaf Hotel 3*

Prestations

  Nos prix comprennent
  • L’hébergement en chambre double
  • La pension complète du déjeuner du jour 2e jour au petit-déjeuner du jour 14e jour
  • Eau, thé, café et fruits à chaque repas
  • Les pourboires restaurants
  • Les portages de bagages en fonction des disponibilités
  • Les déplacements en vans climatisés
  • Les vols domestiques Caboul - Mazar-e-Sharif Aller et Caboul - Herat Aller/Retour
  • Les visites mentionnées au programme
  • L'accompagnement culturel par Anne-Marie Wirja

  Nos prix ne comprennent pas
  • L'assurance facultative Assistance-Rapatriement : 15 € par personne
  • L'assurance facultative multirisque Assistance-Rapatriement + Annulation-Dommage Bagages
  • Les boissons
  • Les vols internationaux
  • Les taxes aéroportuaires
  • Frais de Visa
  • Boissons hors celles mentionnées dans les prestations incluses
  • Les tenues vestimentaires adéquates exigées
  • Les frais demandés pour l'utilisation d'appareils photos sur certains sites
  • Les pourboires d'usage ( prévoir 10 € par jour et par participant )
Bon à savoir - Formalités

  • La participation à ce voyage exige de la part des voyageurs l'acceptation de certaines règles.
  • Règles vestimentaires : Tenues vestimentaires à acquérir en ligne ou dans les magasins spécialisés des grandes villes. Pour les messieurs, chemise longue / kurta et pantalon vaste / pyjama, soit la tenue pakistanaise. Le minimum est la chemise longue jusqu’aux genoux ; le pantalon peut être occidental. Pour les dames, le manteau abaya, sombre, des pays du Golfe, ce qui permet dessous de s’habiller à l’occidentale puisque rien ne se voit. A porter en permanence, sauf dans votre chambre. Pour la tête, le hijab long couvrant entièrement les cheveux et la poitrine (sorte de plastron). Prendre un bandeau pour éviter que le voile ne glisse. Aucune mèche de cheveux apparente. En ce qui concerne les couleurs, les plus fades possibles et non voyantes. Aucune fleur, aucun animal, aucune représentation ; tout au plus quelques motifs géométriques. Au mois de mai, les températures peuvent être fraiches le matin. Prévoir une veste ample.
  • Règles relatives à la photographie : Toute photo est soumise à demande préalable, y compris pour les paysages où des militaires sont souvent embusqués. Aucune photo ne doit être « volée », ce qui est grossier et dangereux. Interdiction absolue de photographier les femmes. Ce n’est guère plus facile pour les hommes. Les enfants aiment et les parents les laissent. Ils sont fiers de leur progéniture, si belle. Discipline absolue requise aux suggestions avancées par vos accompagnateurs. Evitez les gros appareils, pas de zoom puissant attirant le regard, préférez les téléphones portables ou les appareils-photos compacts.
  • La règle de la patience : Permis de circulation et contrôles - Nous devons être munis de permis pour les visites de chaque jour. Compter une heure environ pour les obtenir dans chaque lieu touristique. Il suffit parfois d’attendre dans la voiture ; à d’autres occasions, il faudra se présenter. Vous laisserez systématiquement votre guide prendre la parole, afin d’éviter toute considération qui pourrait être jugée déplacée. Il convient de le vivre comme une belle expérience et on y apprend beaucoup.
  • Les lieux autorisés à la visite : Les femmes afghanes n’ont plus accès à bien des lieux publics. Cela ne concerne pas les étrangères.
  • Bien noter que le programme peut être modifié à tout moment – l’ordre du circuit notamment – selon le bon vouloir des Autorités. Ce n’est pas contestable.
  • Règles alimentaires : Hôtels - Repas et alcool : Régime carné à l’extrême (excellente viande) mais aucun légume. Le végétarisme n’a pas sa place ici et chacun devra prendre ses couverts ou manger avec les doigts. Très peu de variété dans la cuisine : kebab et brochettes, riz frit et pain moyen. Pas d’alcool avec soi, même dissimulé dans les valises ! Pas de nourriture importée.
  • Les hébergements : Hôtels de bon confort à Caboul, Bamyan et Herat. Moyen à Mazar. Précaire à Ghazni. Les hôtels sont des bunkers avec fouille en bonne et due forme pour pénétrer (palpation pour les femmes, rayons pour les bagages et chambres blindées en cas d’attaque à Caboul). Les chambres ne sont pas faites lors de deux nuits passées au même endroit. Prévoir un drap de dessus non fourni à Ghazni et noter qu’en ce lieu les WC sont à la turque. Les bagages sont à porter soi-même, pas de service dans les hôtels, ou si peu. L’eau chaude est rare, quel que soit le niveau de l’établissement. Climatisation / chauffage et électricité aléatoires. Les coupures d'électricité sont monnaie courante et systématiques la nuit à Bamyan, pendant environ 5 heures, quel que soit l’hôtel.
  • Règles aéroportuaires : procédures dans les aéroports : Elles demandent beaucoup de temps et sont tracassières. Chacun devra porter et s’occuper de son bagage qui passera plusieurs fois aux rayons et sera certainement ouvert pour fouille plus détaillée. Se munir de dix photos pour faire face à toute éventualité.
  • Transports : Véhicules et routes : Minibus seulement (au moins deux à utiliser, selon la taille du groupe) au confort aléatoire. Piste dure pour Ghazni (6h) mais en voie d’amélioration. Le tunnel de Salang est régulièrement en travaux et l’emprunter est une épreuve.
  • Devises : Vous ne devez vous munir que de liquidités en espèce (USD ou €) changeables sur place en Afghani.
  • Règle de discrétion : En visitant l'Afghanistan nous visitons un pays particulièrement différent des nôtres... le voyageur saura observer ce qui le concerne en s'abstenant de tous les commentaires personnels qui pourraient le mettre - ainsi que l'ensemble du groupe - dans des situations difficiles.
  • Pourboires : prévoir 10 euros par jour, par personne, pour les équipes locales. Cette somme sera remise à votre accompagnatrice au début du circuit. Elle saura les repartir au mieux.
  • Une Charte du voyageur vous sera remise avant le départ.
  • Visa : Veuillez nous consulter pour les formalités.
  Formalités

  • Passeport valable au moins 6 mois aprã¨s la date du retour du voyage et comprenant 3 pages vierges (dont 2 pages face ã  face)
  • Un visa pour le Afghanistan
  • Un visa est nécessaire pour l'entrée en Afghanistan.

    Pour les formalités tous les renseignements vous seront fournis au moment de votre inscription.
Informations pratiques

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La venue du bouddhisme en Asie centrale
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Aï Khanoum, ou la redécouverte d’un royaume grec perdu d’Asie centrale
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L’œuvre de la Délégation archéologique française en Afghanistan, 1922-2003
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Les Kouchans dans l’histoire de l’Asie centrale et de l’Inde
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La conquête musulmane de l’Orient
Jean Kellens
L'Avesta, Zoroastre et les sources des religions indo-iraniennes

  Bibliographie

Jean-Paul Roux.
L'Asie centrale. Fayard, Paris, 1997.
Pierre Chuvin.
Histoire de l'Asie centrale contemporaine. Fayard, 2008.
Svetlana Gorshenina.
Asie centrale. L'invention des frontières et l'héritage russo-soviétique. CNRS Editions, 2012.
Reza.
Afghanistan : les âmes rebelles. Democratic Books, 2010.
Assem Akram.
Afghanistan : conflit et société. L'Harmattan, 2021.
Marjane Kamal.
Afghanistan : les tribus contre l’Etat. CEREDAF, 2021.
Pascal Manoukian.
Aux royaumes des insoumis. Editions Erick Bonnier, 2018.
Joseph Kessel.
Les cavaliers. Gallimard, 1982.
Pascal Boniface.
Atlas des crises et des conflits. Armand Colin, 2021.
Afghanistan. Ombres et légendes. Lienart éditions / Musée national des Arts asiatiques - Guimet, Paris, 2022.
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