J 1 - Mercredi 25 septembre 2024 Paris – Madrid – Ségovie (100 km)
Vol pour Madrid.

Dès notre arrivée, départ vers Ségovie (Unesco). Place forte des Ibères depuis le VIIe siècle avant notre ère, elle fut conquise par les Romains puis occupée par les Maures au VIIIe siècle. Elle fut reprise par le roi Alphonse VI en 1076 et son château fut résidence royale pendant le règne d'Alphonse X le Sage. Ce fut également à Ségovie que fut frappée la monnaie royale jusqu'au début du XVIIIe siècle.

Nous commencerons nos visites aux abords de la ville à l'église de la Vera Cruz, bâtie par les templiers au début du XIIIe siècle, remarquable par sa forme octogonale et flanquée d'une austère tour carrée.

Après le déjeuner inclus, nous visiterons l’Alcazar, château fort du XIVe siècle qui domine le vallon de l’Eresma.

Nous découvrirons ensuite, le long de la voie royale, d’imposantes maisons seigneuriales, dont la casa de los Picos et le remarquable portail de l’église San Martin. Notre promenade nous conduira enfin au célèbre aqueduc romain, colossale œuvre d’ingénierie qui atteste l’importance de la cité dès l’Antiquité.

Dîner inclus. Nuit à Ségovie.
 
 
    J 2 - Jeudi 26 septembre 2024 La Granja – Santo Domingo de Silos – Burgos (230 km)
Nous nous rendrons d'abord à San Ildefonso, non loin de Ségovie. C'est là que le roi Philippe V fit édifier au XVIIIe siècle le palais royal de la Granja, au pied de la sierra de Guadarrama, comme résidence d'été. Même si ses dimensions sont beaucoup plus modestes, le palais et ses jardins à la française sont largement inspirés de Versailles, mais avec une touche sensible de baroque espagnol. Les salles du palais offrent l'intérêt exceptionnel d'avoir parfaitement conservé leur décoration d'époque et présentent des œuvres de peintres flamands du XVIIe siècle et de remarquables tapisseries.

Après le déjeuner inclus nous gagnerons Santo Domingo de Silos où, dans un cadre montagneux et sauvage, le moine Dominique fut à l'origine d'un monastère bénédictin, fondé sur des vestiges wisigothiques. Admirablement restauré, il est fameux pour son cloître roman, le seul de ce genre à deux étages en Europe. On n'en finirait pas de détailler ses chapiteaux historiés...

Dîner libre et nuit à Burgos.
 
 
    J 3 - Vendredi 27 septembre 2024 Burgos
Construite en demi-cercle au pied d’une colline, couronnée par une forteresse, Burgos est souvent considérée comme la capitale gothique de l’Espagne, car, peu après sa fondation en 884, elle devint pour plusieurs siècles la capitale du royaume de Castille-et-León. Foyer spirituel de la Reconquista, Burgos est la ville du Cid, le chef de guerre victorieux qui porta les armes chrétiennes jusqu’à Valence et devint, par la grâce d’une chanson de geste, le modèle du preux chevalier.

Nous commencerons nos visites aux abords de la ville, où nous découvrirons le monastère cistercien de Las Huelgas. Fondation d’Alphonse VIII, roi de Castille, et de son épouse Aliénor Plantagenêt en 1187, il abrite, outre de multiples trophées de la Reconquista, la statuette du Santiago del Espaldarazo, le Saint-Jacques de l’Accolade aux bras mobiles, qui armait chevaliers les rois de Castille.

Nous visiterons ensuite la chartreuse de Miraflores, aux stalles gothiques et Renaissance de toute beauté. Dans le but de légitimer sa lignée, Isabelle la Catholique y fit réaliser le sépulcre de ses parents, Jean II et Isabelle du Portugal, et celui de son frère cadet l’infant Alphonse, chefs-d'œuvre du sculpteur Gil de Siloé.

Après le déjeuner libre, nous nous promènerons dans la vieille ville de Burgos et visiterons la cathédrale Santa Maria (Unesco). Les travaux débutèrent en 1221 mais ne durèrent pas moins de trois siècles : c'est ainsi que dans cet édifice à la taille et à la richesse surprenantes s’épanouissent tous les styles du gothique occidental, magnifiés par l’invention décorative espagnole. Nous y verrons aussi le tombeau où repose la dépouille du soldat Rodrigo Díaz de Vivar, le Cid Campeador.

Dîner libre. Nuit à Burgos.
 
 
    J 4 - Samedi 28 septembre 2024 Palencia – Valladolid (140 km)
Route vers Palencia. Petit bourg érigé à l'emplacement d'un castro celtibère, Palencia fut le siège d'une garnison à l'époque romaine, au cœur d'une riche région agricole où prospéraient de grandes villae. Ravagée lors des invasions barbares, elle reprit de l'importance lorsqu'elle devint le siège d'un évêché au VIe siècle. Soumise quelque temps aux Maures, la ville fut reprise en 921, sa cathédrale fut alors reconstruite et la cité prit son essor à partir du XIe siècle. Alphonse VIII de Castille y fonda une université.

Dès le XIVe siècle, la cathédrale saint Antonin, "la Belle Méconnue", fut reconstruite en style gothique flamboyant au-dessus de l'église wisigothique qui subsiste dans la crypte. Elle présente des portails ornés de toute beauté et un majestueux retable Renaissance dû à Jean de Flandres.

Non loin de Palencia, nous découvrirons, à Baños de Cerrato, une basilique wisigothique qui fut construite à l'instigation du roi wisigoth Receswinthe. Dédiée à saint Jean Baptiste, c'est l'une des rares églises wisigothiques parfaitement conservées.

En début d'après-midi, nous arriverons à Valladolid. Déjeuner inclus.

Capitale de la Castille durant plus de trois siècles, Valladolid connut une véritable floraison architecturale au XVe siècle. Une promenade dans le centre historique nous permettra d'aborder les styles successifs qui enrichirent l’architecture de la ville : si l’église Nuestra Señora de las Angustias est de pur style herrerien, la cathédrale fut bien édifiée par Herrera, mais sa façade est due à Alberto de Churriguera. Le clocher de style lombard de Santa Maria la Antigua remonte au XIIe siècle, tandis que le collège de Santa Cruz illustre le style isabélin et la façade baroque de l’université est celle de l’ancien palais du duc de Lerma.

Dîner libre. Nuit à Valladolid.
 
 
    J 5 - Dimanche 29 septembre 2024 Valladolid – Toro – Zamora – Salamanque (170 km)
Derrière le riche portail isabélin du collège San Gregorio et tout autour son élégant patio, le fabuleux musée national de la Sculpture présente une étonnante collection d’œuvres polychromes réalisées entre le XIIIe et le XVIIIe siècles et permet de connaître l'évolution de l'imagerie religieuse, dont l'utilisation du bois polychrome marque le point culminant en Espagne.

Nous gagnerons ensuite Toro où nous admirerons le splendide portail gothique de la collégiale de Santa María la Mayor. Déjeuner inclus.

L'après-midi nous poursuivrons notre route jusqu'à Zamora. Cité romaine, elle fut ensuite prise par les Arabes qui lui donnèrent le nom de Azemur, « la ville des turquoises ». Conquise dès 748 par Alphonse le Catholique, elle fut reprise en 985 par Almanzor et ce fut le Cid qui la libéra à nouveau en 1093. Édifiée au XIIe siècle, sa cathédrale s'inspire en partie des architectures arabes et byzantines et est la plus ancienne des cathédrales de Castille-et-León.

Nous partirons pour Salamanque en fin d’après-midi.
Dîner libre. Nuit à Salamanque.
 
 
    J 6 - Lundi 30 septembre 2024 Salamanque
Une journée ne sera pas de trop pour découvrir toutes les richesses de Salamanque (Unesco), surnommée « l’Athènes d’Occident ». L'antique Salmantica, qui tomba un temps aux mains d'Hannibal, fut ensuite successivement romaine, wisigothe et arabe avant d'être reconquise par Alphonse VI en 1085. Cité majeure du royaume de León, elle dut surtout son prestige intellectuel à la fondation de son université qui rayonna sur toute l'Europe médiévale.

Nos visites débuteront donc par cette université fondée au XIIIe siècle, dont nous admirerons la splendide façade plateresque réalisée sous Charles V et le patio des « petites écoles » – les escuelas menores – qui reflète l’influence mudéjare. Une promenade dans le centre historique nous permettra ensuite de découvrir la casa de las Conchas, demeure très représentative de l’époque des Rois catholiques, la façade sévère de la Clerecía, un ancien séminaire jésuite, et la plaza Mayor, la plus belle place de style baroque en Espagne. Déjeuner inclus.

Salamanque présente la particularité d’avoir deux cathédrales, élevées côte à côte à quatre siècles de distance. La Catedral Nueva, bâtie à partir de 1513, marie avec finesse gothique, renaissance et baroque. Élevée au XIIe siècle, la Catedral Vieja survécut miraculeusement à la construction de son imposante voisine. Avec sa belle tour lanterne, la "tour du coq", elle est l’un des plus beaux exemples de cathédrale romane de la région. A l’intérieur, le retable majeur, peint par Nicolás Florentino et son atelier, frappe par ses dimensions monumentales et sa richesse.

Nous découvrirons enfin le cloître extravagant du couvent de las Dueñas et l’imposante façade plateresque du couvent de San Esteban.

Dîner libre. Nuit à Salamanque.
 
 
    J 7 - Mardi 1er octobre 2024 Ávila – l'Escorial – Tolède (280 km)
Nous gagnerons la cité d’Ávila (Unesco), ville natale de sainte Thérèse, dont les impressionnants remparts du XIIIe siècle comptent parmi les plus beaux de l’architecture médiévale. Nous y visiterons la basilique Saint Vincent, en majeure partie romane et ornée de remarquables sculptures du XIIe siècle, et la cathédrale, à la fois église et forteresse, édifiée du XIIe au XIVe siècle. En quittant Ávila, nous ferons halte aux abords de la ville pour visiter le monastère royal de Saint Thomas aux cloîtres d’une attachante simplicité.

Déjeuner inclus avant de visiter le palais-monastère de l’Escorial (Unesco), élevé par Philippe II en 1557. Cet immense bâtiment, à la fois austère et grandiose, témoigne de la puissance acquise par l’Espagne après la découverte de l’Amérique. Nous y verrons l’église, le Saint-Denis des rois et des infants d’Espagne, la célèbre bibliothèque royale ainsi que le palais aux murs couverts de tapisseries dont certaines furent réalisées d’après des cartons de Goya.

Route vers Tolède. Dîner inclus et nuit à Tolède.
 
 
    J 8 - Mercredi 2 octobre 2024 Tolède
Ancienne capitale du Royaume wisigothique, Tolède (Unesco) devint, après sa reconquête à la fin du XIe siècle, le creuset d’une civilisation unique où chrétiens, juifs et musulmans forgèrent l’Espagne médiévale. Elle fut également résidence des rois de Castille jusqu'en 1561.

Nous commencerons la journée par le circuit des Cigarrales qui, à partir du pont Saint-Martin, offre d’admirables panoramas sur la ville. Puis une promenade nous conduira, à travers les vieux quartiers, du monastère San Juan de los Reyes, très représentatif du style isabélin, à la cathédrale primatiale, d’un style gothique français très pur.

Né en Crète en 1541, Doménikos Theotokópoulos, dit "El Greco" s'établit définitivement à Tolède en 1577 après une longue pérégrination qui l’amena à Venise et Rome puis à Madrid. Le peintre laissa à Tolède des œuvres d'une étonnante modernité qui auront une grande influence sur les avant-gardes du XXe siècle. Nous pourrons admirer à loisir le monumental Enterrement du comte d’Orgaz de l'église Santo Tomé, le fameux "Expolio" ou Partage de la tunique du Christ, à la composition si novatrice, dans la sacristie de la cathédrale, et enfin la série des apôtres et la vue de Tolède dans le cadre familier de la « maison du Greco », transformée en musée.

Dans l’ancienne Judería nous verrons aussi Santa Maria la Blanca et le Transito, deux anciennes synagogues transformées en églises de style mudéjar.

Déjeuner libre en cours de visite. Dîner libre.
Nuit à Tolède.
 
 
    J 9 - Jeudi 3 octobre 2024 Tolède – Illescas – Madrid (80 km)
Le matin, nous ferons une dernière promenade dans les quartiers nord de Tolède pour visiter l’église San Roman, ancienne mosquée qui abrite le musée wisigothique.

Après le déjeuner libre, nous prendrons la route vers Madrid en faisant un arrêt à Illescas. L'église de l'ancien Hospital de la Caridad renferme cinq tableaux du Greco sur le thème de la vie de la Vierge.

A l'échelle de la longue histoire de la péninsule ibérique, Madrid est une cité récente puisque ce ne fut qu'au Xe siècle qu'y fut édifiée une forteresse maure. Intégrée au royaume de Castille dès le XIe siècle, Madrid ne se développa réellement que lorsque Philippe II décida d'en faire le siège de sa cour en 1561.

En arrivant à Madrid nous ferons un tour de ville en autocar, de la Puerta de Alcalá au Palais Royal.

Dîner inclus. Nuit à Madrid.
 
 
    J 10 - Vendredi 4 octobre 2024 Madrid
Le matin nous gagnerons le centre d’art Reina Sofia qui, abrité par l’ancien hôpital de Madrid, offre une remarquable rétrospective de l’art espagnol du XXe siècle, réunissant des œuvres de Dalí, Miró, Tapiés et Picasso, dont nous pourrons admirer le bouleversant Guernica et tout le processus créatif qui a amené à sa réalisation.

Après le déjeuner inclus, nous visiterons le musée du Prado, l’un des plus riches du monde, qui expose les plus beaux fleurons de l’école espagnole, mais qui compte aussi d’excellents tableaux des écoles italiennes (Fra Angelico, Mantegna, Raphaël, Titien…), et de nombreuses œuvres flamandes et hollandaises (Van der Weyden, Bosch, Rubens, Rembrandt…). Le Siècle d’or espagnol retiendra toute notre attention avec Zurbarán, le peintre de la méditation spirituelle, mais aussi Murillo. Vélasquez fit sa carrière à la cour de Philippe IV et donna une image unique de la vie des princes, entre le faste des adultes et la mélancolie des enfants. Enfin, nous aborderons Goya, peintre de cour et témoin de son temps.

Dîner libre. Nuit à Madrid.
 
 
    J 11 - Samedi 5 octobre 2024 Madrid – Paris
Le matin une promenade à pied nous emmènera à la découverte du vieux Madrid, construit à l’époque de la dynastie des Habsbourg d’Espagne. A partir de la plaza Mayor, nous traverserons les ruelles anciennes jusqu’à l’hôtel de ville, en face duquel se dresse la tour de los Lujanes, où François Ier fut incarcéré par Charles Quint jusqu’en janvier 1526. Déjeuner libre.

Nous découvrirons ensuite les collections du musée Thyssen-Bornemisza où se trouvent les trésors rassemblés par l'amateur d'art éclairé que fut le baron Hans Heinrich von Thyssen. Les 775 œuvres acquises par l'Etat espagnol en 1993 et les 425 prêtées par Carmen Thyssen entraînent le visiteur dans un spectaculaire voyage pictural des primitifs italiens aux maîtres contemporains, en compagnie de Dürer, Cranach, Holbein, Caravage, Rubens, Picasso, Hopper et tant d'autres.

Sur la route de l'aéroport nous nous arrêterons enfin à l’ermitage San Antonio de la Florida, petite chapelle qui abrite de célèbres fresques et le tombeau de Goya. Disposés autour de la coupole entourée d'une balustrade, sous un ciel bleu éblouissant, majos et majas de Madrid assistent, surpris, amusés ou indifférents, à un miracle de saint Antoine de Padoue. Penchés au balcon ou se bousculant pour mieux voir le spectacle, ils semblent veiller sur le tombeau du peintre qui y repose depuis 1919.

Vol pour Paris.