J 1 - Mardi 24 septembre 2024 Paris – Beyrouth – Damas (115 km)Vol de Paris à Beyrouth.
De la capitale libanaise, nous prendrons la route qui monte progressivement vers la frontière syrienne, que nous franchirons avant de poursuivre jusqu’à Damas, oasis entourée de son rempart de verdure, la Ghouta.
Nuit à Damas.
J 2 - Mercredi 25 septembre 2024 Le Hauran (250 km)Cette journée sera consacrée à la découverte des villes mortes du massif du Hauran, appelé aussi Djebel Al-Arab. C'est un vaste chaos volcanique et aussi un immense chantier de fouilles où les vestiges de l'Empire romain se perdent dans des champs de roche noire.
Shabba, l’ancienne Philippopolis, est la ville natale de l’empereur Philippe l’Arabe. En 247, c'est lui qui présida aux fastueuses cérémonies commémorant le millénaire de la fondation de Rome en 753 avant notre ère. Parfaitement ordonnée à la romaine, la ville a conservé d'intéressants monuments : un petit théâtre, une basilique et des thermes jadis alimentés par un aqueduc.
Suweida est la capitale du djébel druze, cette population majoritaire dans le Hauran. Elle a préservé temple et basilique, témoins de la grande richesse de cette région méridionale de Syrie.
Qanawat, antique cité de la Décapole qu'elle rejoignit après avoir été conquise par Pompée, devint un siège épiscopal au Ve siècle, quand le christianisme triompha dans la région. Elle a gardé, de son apogée, deux temples dont l’un fut transformé en basilique à l’époque byzantine. Le second était sans doute un martyrium.
Bosra (Unesco) est renommée pour son théâtre, l’un des mieux conservés du monde romain, réellement impressionnant quand on découvre la scène du haut des gradins. Il fut fortifié à l’époque musulmane par Saladin, ce qui lui vaut extérieurement l'aspect d'une forteresse. Comme enchâssés dans les fortifications ayyoubides, les gradins et le mur de scène surgissent, quasi intacts, au détour du chemin de ronde médiéval.
Nuit à Damas.
J 3 - Jeudi 26 septembre 2024 DamasDamas (Unesco), capitale des roses et des fameux tissus, plonge ses racines dans la haute Antiquité puisque son oasis a vu naître l’un des plus anciens villages de Syrie, au VIIe millénaire. El Cham, le grain de beauté du désert, a été chantée par les plus grands poètes comme la parfumée, l'odeur du paradis, la prairie féconde, le jardin de l'islam... Et il est vrai qu'à l'ombre du mont Qassioun, elle est à la fois trépidante dans ses quartiers modernes et terriblement séductrice dans ses vieilles ruelles et les cours de ses palais fleuris d'orangers.
Notre visite de la capitale de la Syrie moderne débutera par le
musée archéologique où sont déposées les principales découvertes faites dans le pays : des objets des fouilles d’Ougarit, dont le fameux abécédaire à l'origine de notre alphabet, l'hypogée de Yarhaï venu de Palmyre, les rares fresques de la synagogue de Doura Europos ou encore la reconstitution de la porte d'entrée du château omeyyade de Qasr el Hayr al Gharbi.
Nous commencerons ensuite notre découverte du centre historique en parcourant les souks de la vieille ville, dont le plus important, le souk Hamidiyé, long dédale rempli de toutes les couleurs et odeurs de l'Orient. Nous visiterons ensuite le
palais Azem, autrefois résidence du gouverneur ottoman de Damas, aujourd’hui musée des Arts et Traditions populaires. C'est le royaume d'un islam de l'art de vivre. Dans ses cours, les fontaines chantent, dans ses salles, les coussins invitent au repos, partout, la pierre s'amuse avec la couleur des bougainvilliers et des roses.
L'après-midi, nous visiterons
la mosquée des Omeyyades, l’une des plus belles du monde islamique. Le sanctuaire rappelle, par sa taille et sa splendeur, la puissance de la première dynastie qui régna sur l'islam. Elle est édifiée sur les fondations d'un antique temple païen dédié à Jupiter, lui-même transformé lors de l'essor du christianisme en une basilique byzantine. Sa cour immense, bordée d'arcades, est décorée de riches mosaïques à fond d’or, rehaussées d'un décor végétal d'une finesse inégalée. L'intérieur, grandiose, abrite le tombeau supposé et vénéré, de saint Jean-Baptiste. Tout le jour, c'est un va et vient, recueilli ou joyeux, d'hommes, de femmes et d'enfants qui font de la mosquée le centre de vie des damascènes.
A l’extrémité de la rue Droite, ancien cardo romain, nous atteindrons enfin le quartier chrétien. Les maisons y débordent sur la rue, les balcons n'en finissent pas de s'accoster. Nous flânerons jusqu'à la
maison d’Ananie, où résida celui qui fit recouvrer la vue à saint Paul converti. Profondément enfoncée dans le sol actuel, elle émeut par son aspect humble.
Nuit à Damas.
J 4 - Vendredi 27 septembre 2024 Maaloula – Hama (235 km)La matinée sera consacrée à la présence des communautés chrétiennes en Syrie, dans les piémonts de l’Anti-Liban.
Adossé à une haute falaise, au bout d'une vallée couverte de figuiers et d'abricotiers, se trouve le village de
Maaloula et son monastère de Mar Sarkis, d’origine byzantine. Dédiée aux saints Serge et Bacchus, la petite église est très émouvante et très ancienne : une de ses poutres à plus de 1300 ans. Les habitants du village conservent encore l’usage du dialecte araméen proche de celui qui était la langue internationale à l'époque du Christ.
Prenant la route du nord, nous gagnerons Hama dont la visite nous retiendra l'après-midi et qui sera notre étape pour trois jours.
Hama est la ville des grandes norias centenaires au bord de l’Oronte, le fleuve aux eaux d'or chanté par Maurice Barrès, dont le grincement caractéristique emplit la ville de leur plainte. Le centre de la ville est constamment animé par les habitants qui viennent, en famille, prendre le frais dans les jardins traversés par les bras de l'Oronte.
Nous visiterons le
Musée archéologique, justement réputé pour la splendeur des mosaïques antiques qui y ont trouvé refuge. La plus belle est celle des musiciennes, jouant de l'orgue, de la flûte, de la lyre ou des castagnettes, dans un décor de théâtre.
Nuit à Hama.
J 5 - Samedi 28 septembre 2024 Alep – Hama (272 km)Aujourd'hui nous attend une très belle excursion vers le nord du pays.
Seconde ville de Syrie et "capitale du Nord",
Alep vit dans le souvenir de son passé huit fois millénaire. Tour à tour Halap araméenne, capitale d'un petit royaume indépendant, finalement conquise par les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs et les Romains, elle connaît un âge d'or quand Nur ad-Din et Saladin en font le cœur de la résistance aux croisés. Depuis, elle n'a plus cessé d'être une place commerciale importante, comme en témoignent ses
souks aujourd'hui heureusement restaurés et que nous parcourrons le nez en l'air.
Leur artère principale débouche sur l'esplanade de la
citadelle. Sur ce tertre naturel ovale est perché un des plus beaux ouvrages militaires de l'islam médiéval. L'entrée est un chef-d'œuvre d'art militaire, reprenant à son compte les innovations apportées par les croisés. Œuvre du gouverneur mamelouk du XIIIe siècle, elle donne sur un ensemble de bâtiments où on remarque particulièrement la mosquée d'Abraham et sa cour ombragée de pins d'Alep, et des bains aux coupoles serties de verres de couleur. Des bastions, le panorama sur la ville grise ponctuée de minarets, fascine longtemps.
L'après-midi, nous visiterons le très riche
musée archéologique. Il expose notamment les découvertes livrées par les grands sites de la Syrie du nord et de l'est, dont Ebla et Mari. De cette dernière proviennent le lion en cuivre, jumeau de celui du Louvre, des statuettes d'orants, et surtout la splendide déesse au vase jaillissant. D'impressionnantes statues de pierre dure et noire proviennent de Tell Halaf, capitale au Ier millénaire avant notre ère d'un petit royaume araméen.
Retour à Hama en fin d'après-midi.
Nuit à Hama.
J 6 - Dimanche 29 septembre 2024 Palmyre – Hama (410 km)Quittant Hama vers l'orient cette fois, nous nous enfoncerons dans le désert syrien pour rejoindre l’oasis de
Palmyre (Unesco). L’ancienne Tadmor des textes assyriens fut hellénisée après la conquête de la Syrie par Alexandre le Grand. De cette époque, peu de vestiges subsistent car la ville fut surtout construite à l’époque romaine selon un urbanisme adapté aux conceptions de l’époque. L’alliance, dans ses ruines, des influences orientales et romaines, son cadre exceptionnel, font d’elle le site le plus prestigieux de Syrie. Capitale d’un royaume indépendant, dont on connaît les âpres démêlés entre la reine Zénobie et l’empereur Aurélien, puis colonie romaine, ville-étape caravanière, Palmyre fut la plaque tournante du commerce des produits orientaux si prisés des occidentaux.
Nous visiterons les sites qui sont toujours les témoins de cette prospérité. Le temple de Bêl a conservé son enceinte et les archéologues envisagent de le rebâtir après les dramatiques destructions de 2015.
Nous marcherons sur le cardo, passerons sous l'arc de triomphe en longeant le temple de Nabû. De là, une élégante colonnade nous mènera jusqu'au théâtre, petit bijou de calcaire rosé. Tout autour, agoras, maisons à péristyles et temples donnent une idée de l'opulence de la cité, toujours veillées par sa vieille citadelle.
Nuit à Hama.
J 7 - Lundi 30 septembre 2024 Hama – Amrit – Tartous – Lattaquié (255 km)
Nous quitterons Hama pour de bon en empruntant la trouée de Homs, seul passage facile pour franchir la cordillère qui sépare la vallée de l'Oronte de la côte méditerranéenne.
A
Amrit, antique port phénicien, subsiste un sanctuaire énigmatique dressé au milieu d’un bassin, dans un site très romantique. Syncrétique, ce temple dédié au dieu phénicien Melqart associe des influences perses, égyptiennes et mésopotamiennes. Non loin de là, nous découvrirons quelques tombes surmontées de curieux monuments, appelés méghazils.
Tartous, l’ancienne Tortosa, a préservé nombre de vestiges d’époque médiévale dans sa vieille ville, installée au cœur de l'ancienne forteresse des croisés. Dans ses rues, on découvre à maints endroits des restes d’ogives aux arcs élégants, que les habitants peuplent de leurs cris : un mélange du passé et du présent au charme envoûtant. L'ensemble est dominé par une splendide cathédrale à la façade fortifiée très militaire.
Nous longerons la côte syrienne jusqu'à la grande ville de Lattaquié.
Nuit à Lattaquié.
J 8 - Mardi 1er octobre 2024 Château de Saône – Ougarit – Safita (190 km)Nous effectuerons ce matin une longue montée jusqu'au
château de Saône dans le djebel Ansariyeh. La remarquable forteresse croisée, aux origines byzantines, s’élève dans un cadre de toute beauté. Malgré ses défenses sophistiquées, elle fut enlevée par Saladin et ses hommes, juste avant la bataille de Hattin, en 1187, qui devait permettre au sultan de reprendre définitivement Jérusalem aux croisés. On reste pantois devant le travail des croisés qui ont entaillé le plateau sur plus de 150 mètres de longueur et 40 mètres de hauteur ! L'intérieur est un vaste espace à ciel ouvert où on découvre un formidable donjon, des bains élégants, d'impressionnantes citernes et un panorama spectaculaire sur les ravins envahis de genêts et d'épineux.
Dans un paysage toujours aussi superbe, nous regagnerons la côte et découvrirons près de Lattaquié,
Ougarit - Ras Shamra, l’un des plus anciens sites de Syrie où fut trouvé le célèbre « alphabet » exposé à Damas. Ce fut aussi l’un des ports les plus vivants de la côte Levantine, centre d’un petit royaume à l’économie florissante. Les restes du palais royal et de la colline aux temples sont particulièrement évocateurs, avec leurs cours où les adductions d'eau sont toujours visibles, leurs grandes jarres de pierre qui semblent encore attendre les grains de blé et leurs rues ordonnées, une "architecture de l'âme" selon Le Corbusier.
Nuit à Safita.
J 9 - Mercredi 2 octobre 2024 Safita – Le Crac des Chevaliers – Jounieh (155 km)Du château de
Safita, il reste un formidable donjon, appelé Chastel Blanc, qui domine toute la région environnante.
Il constituera une excellente introduction à la visite du
Crac des Chevaliers (Unesco), le plus célèbre des châteaux croisés de Syrie, et aussi l’un des plus beaux exemples de l’architecture militaire médiévale, où se mêlent art roman et gothique naissant. Surveillant la trouée de Homs, passage obligé entre la mer et la plaine de l’Oronte, il dresse son impressionnante stature dans un paysage d’une grande variété. Il faut longuement parcourir ses terrasses, s'enfoncer dans ses souterrains mystérieux, faire halte dans sa cour bordée par une chapelle gothique, comme le faisaient les chevaliers à l'époque de saint Louis.
Prenant la route du sud, nous franchirons la frontière syro-libanaise, avant de longer la côte du Liban jusqu’à Jounieh.
Nuit à Jounieh.
J 10 - Jeudi 3 octobre 2024 Jounieh – Beyrouth – ParisLe matin nous gagnerons
Beyrouth, allongée sous le soleil entre mer et montagne.
Nous visiterons le
Musée National, d'une insigne richesse. Nous naviguerons au cœur de l’histoire des Phéniciens, ces commerçants intrépides, pour découvrir les petits bronzes de guerriers aux casques dorés et le sarcophage somptueusement sculpté du roi de Byblos Ahiram, contemporain du pharaon Ramsès II.
Déjeuner libre avant de gagner l’aéroport.
Vol pour Paris.